"Il ne faut jamais dire le hasard, mon enfant, dites la Providence." Le Rouge et le Noir - Stendhal

Publié dans : Romans XIX°

le 22/2/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/camelias.jpgLa Dame aux camélias
Alexandre Dumas fils
1848
 
Challenge ABC : 16/26

Quatrième de couverture
Armand et Marguerite vivent un amour immense qui survit à tout les obstacles et à toutes les tromperies. Le père d'Armand interdit cet amour inconvenant. Mais rien n'aura empêché le bonheur d'aimer, la virginité retrouvée, l'argent et les conventions dédaignés. L'amour véritable, c'était pour Marguerite l'espoir, le rêve et le pardon de sa vie. Tout lui fut donné, mais à quel prix !
Ce roman, dont Alexandre Dumas fils tira aussi un drame, est inspiré de l'existence authentique de Marie Duplessis. Merveilleusement belle et intelligente, cette courtisane fut adoré du Tout-Paris et de l'auteur lui-même. Il dut renoncer à elle, car il n'était pas assez riche. Verdi fit de ce drame un opéra sublime, La Traviata.

Avis
On vit une passion amoureuse tissée de sentiments très forts : jalousie, vengeance... A certains moments, j'ai douté de l'honnêteté de Marguerite, mais où serait l'intérêt de l'histoire si elle menait ce pauvre Armand en bateau ? On ne voit plus la Dame aux camélias (Marguerite) comme une simple "femme entretenue", mais un personnage des plus sensibles qui soient, une femme qui a retrouvé pendant quelques temps son honneur et sa dignité auprès de son véritable amour. Ouh ça fait vraiment cucu c'que je dis là. Bref, encore une histoire d'amour aux sentiments forts et paradoxaux comme il en existe tant d'autres ; pour prendre des exemples récents, ça m'a rappelé Pretty Woman et Moulin Rouge.

En résumé : J'ai assez aimé, bien que les histoires d'amour impossible soient très courantes en littérature et finissent par me lasser.


Extrait
"Mais à qui croyez-vous donc avoir affaire ? Je ne suis ni une vierge ni une duchesse. Je ne vous connais que d'aujourd'hui et ne vous dois pas compte de mes actions. En admettant que je devienne un jour votre maîtresse, il faut que vous sachiez bien que j'ai eu d'autres amants que vous. Si vous me faites déjà des scènes de jalousie avant, qu'est-ce que ce sera donc après, si jamais l'après existe !"

Publié dans : Romans XX°

le 12/2/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/Lamiretrouve.jpg L'ami retrouvé
Fred Uhlman
1971

Challenge ABC : 15/26

Quatrième de couverture
Âgé de seize ans, Hans Schwarz , fils unique d'un médecin juif, fréquente le lycée le plus renommé de Stuttgart. Il est encore seul et sans ami véritable lorsque l'arrivée dans sa classe d'un garçon d'une famille protestante d'illustre ascendance lui permet de réaliser son exigeant idéal de l'amitié, tel que le lui fait concevoir l'exaltation romantique qui est souvent le propre de l'adolescence. C'est en 1932 qu'a lieu cette rencontre, qui sera de courte durée, les troubles déclenchés par la venue de Hitler ayant fini par gagner la paisible ville de Stuttgart. Les parents de Hans, qui soupçonnent les vexations que subit le jeune homme au lycée, décident de l'envoyer en Amérique, où il fera sa carrière et s'efforcera de rayer de sa vie et d'oublier l'enfer de son passé. Ce passé qui se rappellera un jour à lui de façon tragique.

Avis
Une courte histoire, agréable à lire. On peut facilement se retrouver dans le personnage de Hans et sa définition de l'amitié. L'expression de ses sentiments, "l'exaltation romantique" comme dit le résumé, m'a fait sourire car il m'a vraiment rappelé moi à une époque. Leur amitié se développe dans une bulle, ils vivent leur relation coupés de tout. Après je n'ai pas grand chose de plus à ajouter sur ce livre. Je n'ai pas vraiment été embarquée par l'histoire, du fait qu'elle soit très courte sans doute. La fin est surprenante, inattendue. Comme quasiment tout le monde, j'ai lu ce livre dans le cadre du challenge ABC parce que je n'avais pas d'idée d'auteur en U. Bilan : je chercherai mieux l'année prochaine.
 
En résumé : Mouais.


Extrait
"Réclamer la Palestine après deux mille ans n'avait pas pour lui plus de sens que si les Italiens revendiquaient l'Allemagne parce qu'elle avait été jadis occupée par les Romains."

Publié dans : Romans XX°

le 10/2/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/ladisparitiondegeorgeperec.gif La disparition
G.P.
1969


Concours ABC : 14/26

Trahir qui disparut, dans La disparition, ravirait au lisant subtil tout plaisir. Motus donc, sur l'inconnu noyau manquant - « un rond pas tout à fait clos finissant par un trait horizontal » -, blanc sillon damnatif où s'abîma un Anton Voyl, mais d'où surgit aussi la fiction. Disons, sans plus, qu'il a rapport avec la vocalisation. L'aiguillon paraîtra à d'aucuns trop grammatical. Vain soupçon : contraint par son savant pari à moult combinaisons, allusions, substitutions ou circonclusions, jamais G.P. N'arracha au banal discours joyaux plus brillants ni si purs. Jamais plus fol alibi n'accoucha d'avatars si mirobolants. Oui, il fallait un grand art, un art hors du commun, pour fourbir tout un roman sans ça !

Avis
Voilà un roman qui m'apparaît plus qu'original. Un parfait duo liant un fond à "l'incisif plaisir du bon mot". Loin d'avoir un charabia sibyllin, un galimatias confus, un imbroglio, G.P montra ici non sans brio qu'on pouvait obscurcir, assombrir à jamais l'inscription qui nous suivait, paraissant comme la Damnation, dans tout mot. Pari contraignant, mais il voila "un rond pas tout à fait clos finissant par un trait horizontal". Quant au brillant plan du roman ; avatars aussi furtifs qu'attachants, puis un fatal sort qui nous apparaît à la fin trop clair. Bravissimo donc, au grand scribouillard d'Oulipo.


Citations
* "Un charabia sibyllin, un galimatias diffus. Un imbroglio."

* "Un sanglot aussi long qu'un violon automnal."

* "mis sur son vingt-huit plus trois"

* "Nom d'un Toutou !"

* "Marchons, marchons ! D'un sang impur irriguons nos sillons."

* "Pourquoi toujours vouloir unir un Pourquoi à la Mort ?"

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En savoir plus

 Après m'être pliée à cet exercice, rien n'est plus vrai que l'aphorisme de Boileau : ce qui ce conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire viennent bien plus aisément. Vous n'avez sans doute rien compris à mon charabia, don't worry, je me trouvais dans le même état après la lecture du résumé. Sachant le défi que s'était fixé Perec, au début je dois dire que je guettais les mots du coin de l'oeil, je les attendais avec retenue, j'étais attentive à la manière dont l'écrivain allait s'y prendre pour tenir 300 pages. Je prêtais plus attention aux mots eux mêmes qu'au sens de l'histoire. Au fil des pages, je me suis finalement faite à l'idée qu'une voyelle manquait au bouquin et que Perec était un pur génie, l'histoire m'est alors apparue aussi impressionnante que le défi de l'auteur. Tout est lié. La forme est au service du fond. On a à faire à une succession de morts "inexplicables" des personnages. Le roman se construit tel une enquête, on avance de révélations en révélations, le tout sur un style léger, qui ne se prend pas du tout au sérieux. J'ai vraiment trouvé ce livre excellent, transcendant. Par ses inventions, ses détours de la langue pour arriver à s'exprimer tout en respectant son pari, Perec m'a également fait réfléchir sur les mots, leur utilisation, leur étymologie, leur sens. L'auteur faisait parti de l'OuLiPo ; Ouvroir de Littérature Potentielle, dont Queneau que j'adore était aussi un membre.
Il paraitrait que "la disparition" du e pourrait être mise en relation avec la disparition des parents de l'écrivain durant la guerre.
Si une autre oeuvre lipogrammatique ("à qui il manque une lettre ») vous intéresse, il existe si je puis dire l'opposé du livre : Les Revenentes.

En résumé : Un livre extravagant et intelligemment construit, à s'y plonger sans plus attendre. Surement une de mes meilleures lectures.

 

Publié dans : Contes/Nouvelles

le 20/1/10

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/allen.gifPour en finir une bonne fois pour toutes avec la culture
(Getting even)
Woody Allen
1973

Challenge ABC : 13/26

Quatrième de couverture
Nat Ackerman est vautré sur son lit, concentré sur la lecture du Daily News. Surgissant de la fenêtre, un personnage sinistre fait une entrée théâtrale. La Mort (car c'est elle) n'est pas d'humeur à rigoler : elle s'est coincé le talon dans la gouttière et elle a un bon de commande à remplir. Histoire de se détendre, tous deux entament une partie de gin-rummy qui pourrait bien les réconcilier...

"Non seulement Dieu n'existe pas, mais essayez d'avoir un plombier pendant le week-end !"

Avis
Je dois dire que je suis assez mitigée sur ces nouvelles. Pour certaines d'entre elles, je me suis carrément ennuyée (Les listes Metterling, Parlez un peu plus fort s'il vous plaît, Entretiens avec Helmholtz, Viva Vargas! pour ne citer qu'elles). D'autres ont réussi à me faire rire, tant la chose était absurde (Le Huitième Sceau, Souvenirs de jeunesse d'un esthète). J'avais lu il y a un an L'erreur est humaine, et j'avais adoré. Maintenant que je connaissais un peu le genre d'Allen, que je savais à quoi m'attendre, ça m'a moins plut. On retrouve toujours le même humour, mais il m'a paru assez lourd à certains moments. Et je ne sais pas si c'est moi ; j'ai l'impression que notre cher Woody est obsédé par les français, la psychanalyse, Dieu, et le judaïsme...

En résumé : Assez mitigée sur ce deuxième recueil que je lis de W.Allen. Certaines nouvelles excellentes comme d'autres lourdes et ennuyeuses.


Extraits
* "Pourquoi nos jours sont-ils comptés, au lieu d'être classés par ordre alphabétique ?"

* "Quand une fille semble davantage à son aise dans un bocal rempli d'huile que dans une robe du soir, elle a tout de même de gros problèmes."

* "Picasso était un petit homme qui avait une drôle de façon de marcher en posant un pied devant l'autre et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il exécute ce qu'il appelait des "pas"." (lire Souvenirs de jeunesse d'un esthète pour remettre dans le contexte).

Publié dans : Romans XX°

le 12/12/09

http://milkymoon.cowblog.fr/images/Livres/zweig.jpgLettre d'une inconnue
(Brief einer Unbekannten)
Stefan Zweig
1927

Challenge ABC : 12/26


Quatrième de couverture :
Un amour total, passionnel, désintéressé, tapi dans l'ombre, n'attendant rien en retour que de pouvoir le confesser. Une blessure vive, la perte d'un enfant, symbole de cet amour que le temps n'a su effacer ni entamer. Une déclaration fanatique, fiévreuse, pleine de tendresse et de folie. La voix d'une femme qui se meurt doucement, sans s'apitoyer sur elle-même, tout entière tournée vers celui qu'elle admire plus que tout.
Avec Lettre d'un inconnue Stefan Zweig pousse plus loin encore l'analyse du sentiment amoureux et de ses ravages, en nous offrant un cri déchirant d'une profonde humanité. Ici nulle confusion des sentiments : la passion est absolue, sans concession, si pure qu'elle touche au sublime.

Avis :
Mon avis rejoint entièrement la quatrième de couverture. Comment ne pas être touché par ce cri d'amour et de désespoir ? J'ai retrouvé la sublime écriture de Zweig que j'avais tant appréciée dans Le joueur d'échecs. J'ai retrouvé des sentiments poussés à l'extrême. Merci aux personnes qui m'ont conseillé cette petite merveille :)!

En résumé : J'ai retrouvé la magnifique plume de Zweig qui arrive à me captiver et me véhiculer des sentiments forts.

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